T’es née en décembre. Le 15 pour être exacte. T’es née à Seattle dans l’Etat de Washington et le moins qu’on puisse c’est que t’as presque toujours eu une vie facile. Ton père est acteur mais aussi réalisateur de film, ta mère est actrice. Ils sont connus que ce soit aux Etats-Unis ou à l’étranger. T’as toujours connu les paparazzis et quand tu demandais à tes parents pourquoi il y avait autant de photographe, ils te répondaient simplement que ta famille et toi étaient des gens à part. Très vite, t’as compris que tu n’aurais pas une vie privée comme tout le monde peut en avoir. T’as très vite compris que ta vie serait étalée dans les médias. Tout ce qu’il se passait dans ta vie se retrouvait placarder dans les magazines people. T’as cinq ans quand tu fais ta première Une de magazine. Tes parents ne voulaient pas que ça se sache mais il y a eu une fuite. T’as cinq ans que ça t’arrives : tu vas pour la première fois de ta vie dans un hôpital et tu y restes pas loin d’une semaine. Les médecins te font des examens et au bout de quelques jours, ils annoncent à tes parents que t’as une Arythmie. C’est que c’est ? Un problème cardiaque. Ton cœur ne bat pas comme celui des autres enfants. Il bat soit moins vite, soit plus vite et il peut claquer à tout moment sans que tu ne demandes quoi que ce soit. T’es petite, tu ne comprends pas réellement ce que ça signifie.

Les années passent. T’as six ans quand tu rencontres Enzo. Scolarisée dans le même établissement scolaire que lui, rien n’aurait dût ta rapprocher de lui. T’es dans une école privée, tes parents n’ont pas besoin de faire d’effort pour financer ta scolarité, lui vient des quartiers pauvres, il est boursier. T’es fille de parents connus, lui n’a connu que sa mère. Tu vis dans les beaux quartiers de Seattle, il vit dans un petit appartement en périphérie de la vie. Tu te souviens de ce premier jour d’école où il est venu s’installer à côté de toi. Le courant est tout de suite passé. Tu rigolais bien avec lui, tu l’adorais. T’aimais sa façon de voir les choses et t’aimais le fait qu’il te voit simplement comme une fille normale et non pas comme une gosse de riche pétée de thunes. Tes parents étaient sceptiques. Ils ne comprenaient pas pourquoi tu traînais avec un mec comme ça alors que tu pourrais être ami avec les plus riches de l’école. A Enzo tu lui confie tout. Tes peurs, tes angoisses et ta maladie. Il te protège, il ne veut pas te perdre. Vous avez toujours eu une relation fusionnelle que personne ne pouvait comprendre. C’était lui et toi contre le monde. Personne ne pouvait changer ça.

Tu continues de grandir. Ta maladie tu t’en moques. Tu commences à ne plus aller voir ton médecin. Il n’a pas le droit de t’empêcher de vivre ta vie. Toi tu veux t’amuser, profiter tant qu’l est encore temps. Tes parents te disputent, ils disent que t’es inconsciente. Ils ont raison mais ils ne peuvent pas comprendre ce que tu ressens. Ils ne peuvent s’imaginer ce que ça fait de se dire qu’on peut mourir deux secondes plus tard alors qu’on n’a pas pris le temps de vivre à fond sa vie. Ils essaient de te comprendre mais t’es trop importante pour eux. Ils pensent que suivre ton traitement ne te fera pas mourir. Ils ont tort, ton traitement te permet juste de ne pas mourir trop rapidement. Tu leur fais bien comprendre que tu veux profiter ta vie et ce, même si t’as une maladie cardiaque. T’as jamais réussi à l’accepter d’être différente à cause de ça. Tu penses que si tu n’y penses, elle partira d’elle-même mais là c’est toi qui a tort. T’as quatorze ans quand tu vas à tes premières soirées. Tu veux faire comme les adolescents de ton âge : boire, fumer et planer à dix milles au-dessus de la Terre. Tu tentes mais tu finis à l’hôpital. Autant l’alcool est plus ou moins passé mais la cigarette pas vraiment. Quand t’en ressors tes parents t’engueulent pour la énième fois. Enzo aussi d’ailleurs.

T’as quinze ans. T’es entrée au lycée. Tu continues de délirer avec Enzo. Lui, il n’a pas continué ses études, il s’est arrêté au collège. Tu sais qu’il s’adonne à des activités pas très légales mais tu t’en fous, c’est ton meilleur ami. Il sera toujours là pour toi, tu seras toujours là pour lui. La police pourra t’arrêter tu t’en moques, tu ne diras jamais rien. Le lycée, c’est aussi la période où tu commences à fréquenter des soirées jetset avec tout le gratin de Seattle. C’est aussi la période où t’as tes premiers petits copains. Enzo à lui aussi ces copines. D’ailleurs il y en a une que tu détestes : Elvira. Avec elle c’est physique mais ton meilleur ami à l’air heureux avec elle alors tu ne dis rien. Tu ne veux ps t’embrouiller avec l’une à cause d’une fille que tu ne supportes pas. Quand vous faisiez des sorties tous les trois, tu faisais des efforts pour Enzo mais t’avais qu’une envie : la massacrer elle et ces airs de faux-cul. T’as l’a encore plus détesté le jour elle a fait du mal à ton meilleur ami. C’était durant l’été. T’étais à une fête chez elle. Elle avait un peu trop bu et Enzo l’a vu couché avec un autre. T’as jamais vu ton meilleur ami aussi furax que ça. Tu te souviens de son visage et de la rage qu’il avait. Tu te souviens qu’il avait prévu sa voiture et qu’il avait démarré sur les chapeaux de roue. Sans réfléchir t’étais allé demander à un garçon ses clés de voiture pour suivre ton meilleur ami. Est-ce tu savais conduire ? Tu prenais des cours de conduite, t’étais en train de passer le permis mais tu ne maîtrisais pas totalement le véhicule. T’as accélérer, suivant la route pendant quelques kilomètres, quand t’as vu une voiture accidentée. Tu t’es arrêté et t’as reconnu celle de ton meilleur. C’est toi qui l’as sorti de la voiture. C’est toi qui as appelé l’ambulance et c’est toi qui l’as accompagné à l’hôpital. T’as pas pleuré. Tu te l’es interdit. Tu voulais garder espoir. Tu te souviens ce moment où les médecins sont venus t’annoncer qu’il était mort et qu’ils n’avaient rien pu faire. Ce soir-là, t’es allée voir Elvira et tu lui a clairement fait comprendre que tu te vengerais et ce, même si tu partais à l’autre bout du pays.

Cela fait deux ans que tu habites à New-York. Tes parents ont décidé de déménager pour un film. Tu continues de te moquer complètement de ta maladie, t’estimes qu’on finira tous par quitter ce monde un jour et ce, même si on a une maladie de cœur ou non. Ça fait deux ans que t’es inscrite à Constance Billard, t’es en dernière année et une chose est sûre t’es loin d’être passée inaperçue. Tes parents ont refusé de te payer ton propre appartement, ils préfèrent t’avoir à l’œil car ils savent que t’es capable de tester tes limites par rapport à ta maladie.

En ce qui concerne ton caractère, t’es pas méchant mais t’es pas non plus gentille. T’es le genre de fille qui agit beaucoup pour son propre intérêt, tu manipules ton monde comme personne. T’es aussi le genre de fille qu’il vaut mieux avoir de son côté, personne ne sait réellement de quoi t’es capable quand tu veux te venger. T’as une force de caractère incroyable : tu ne pleures pas en public selon toi, c’est pour les faibles. T’es franche peut-être parfois et beaucoup te détestent parce que t’as toujours eu ce que tu voulais. T’es connue et t’en joue pas mal, surtout lorsqu’il s’agit de se vanter de la dernière soirée jetset où tu as mis les pieds. Tu ne te laisses jamais faire et en général, c’est toi qui influence les autres. Tu choisis tes amis mais une chose est sûre, quand on entrée dans ton cercle fermé d’amis, tu ferais n’importe quoi pour eux, tant qu’ils ne te blessent pas. Ton rêve dans la vie : suivre les traces de tes parents et tu ferais n’importe quoi pour y arriver. On t’aime, on te déteste tu t’en moques, tu continues d’avancer. Inconsciente, tu te moques royalement de ta maladie et t’évites tout contact avec les hôpitaux où les médecins. Fêtarde, tu ne t’interdis jamais rien. Tes déboires sont souvent notés dans la presse. Malgré tout, t’as peur de mourir et ta maladie te fait peur mais ça personne ne le sait.