Je regardais Matthew. C'était comme si le monde avait arrêté de tourner. J'étais impuissante et pourtant Dieu sait si j'avais envie de l'aider. Je continuais de pleurer cherchant une énième fois les raisons qui m'avait poussées à venir à cette soirée. Je regardais alors autour de moi et remarqua quelqu'un qui essayait désespérément de composer un numéro sur son téléphone. Appelait-il les secours? L'un de ses proches? J'en savais rien. J'espérais juste que tout cela n'était qu'un cauchemar et que je me réveillerais dans mon lit. Matthew se mit alors à parler, d'une voix faible ce qui me fit encore plus paniquer. Que pouvais-je faire pour lui franchement? Entre deux sanglots, je lui répondis:

« Non pour l'instant mon frère est bien où il est. Toi, t'as besoin de moi…»

Je me sentais tellement inutile. Pourquoi lui? Pourquoi pas n'importe quel autre guignol de l'Upper East Side? Mais pourquoi? Il me demanda de lui promettre que je partirais une fois qu'il aurait fermé les yeux. Même si j'avais envie de partir, je ne pouvais pas. Je ne voulais pas l'abandonner. Et puis, j'avais beau essayer de bouger, j'étais comme paralysée. J'avais peur et c'était comme si mes muscles ne répondait plus. Je reposa mon regard sur Matthew:

« J'suis désolée Matthew mais je peux pas. Je veux pas t'abandonner là comme ça. On est venu tout les deux et on sortira tout les deux. Je refuse de te promettre une telle chose, tu m'entends? » Je marqua une courte pause puis ajouta: « Tu ne vas pas mourir, les secours vont arrivés. »

Je sais pas si le fait qu'il est fermé les yeux m'effrayait mais j'avais l'impression que cette soirée allait très mal ce terminer. J'enlevais alors mon gilet et le mis sur sa blessure, pour qu'il est au moins quelque chose pour comprimer sa plaie. C'était comme ça qu'il faisait dans les film, donc autant essayer que de ne rien faire. Je lui lança alors sur un ton de plus en plus paniquée:

« Matthew t'endors pas! Parle-moi, dis moi quelque chose! Je sais pas, n'importe quoi mais faut pas que tu t'endormes! »

Je continuais de pleurer en le regardant. J'essayais en même temps de voir où était le tireur. J'étais certaine qu'il devait avoir une cagoule mais je sais pas, je pouvais toujours avoir des choses à dire à la police. S'il il était grand ou petit? Gros ou de taille normal? Enfin ce genre de chose. Mais je ne le vis, il devait sûrement être à l'autre bout de la salle. Je regarda à nouveau Matthew. Je savais que s'il me voyait encore là, il essaierait de me faire partir. Juste pour qu'il soit sûr que je sois en sécurité. Mais je ne partirais pas sans lui, c'était quelque chose de non-négociable.

Fronçant les sourcils, je mis plusieurs instants à comprendre ce qu’il se passait, que ces coups sourds répétés étaient en fait des coups de feu, et non un remue-ménage incompréhensible en cuisine. Il était tellement improbable, surréaliste même que des coups de feu se fassent entendre ici, en plein bal de la Saint Valentin que je n’y crus pas pendant quelques secondes. Et puis les visages horrifiés, les masques de terreur portés désormais par une grande majorité de convives eurent raison de mes faibles doutes restants. Le bal des Amoureux était en train de se transformer en bal de la Mort.

Me relevant brusquement, j’écartais sans ménagement ma chaise, regardant tour à tour les personnes présentes à ma table. Mon instinct de survie me hurlait de décamper vite fait de là, sans plus me retourner, sans penser à rien d’autre que me mettre à l’abri des balles, mais pourtant je restais là, debout, sans bouger. Malgré ce qui nous avait opposé ces derniers temps, je ne pouvais pas partir de mon côté, et laisser Phoenix et Lily se débrouiller seules. Même si je n’approuvais pas leur conduite, je ne pourrais plus vivre avec la culpabilité qui m’écraserait si je survivais alors qu’il arrivait quelque chose à l’une de mes sœurs, et que je n’avais rien fait pour aider. Nous avions beau avoir nos différends, je ne pouvais pas tourner le dos à ma famille, surtout pas quand elle était en danger. Et puis de l’autre côté, il y avait Peddy. Le doux, l’attentionné Peddington, qui avait supporté sans broncher que je le fasse galérer, avant de lui offrir mon premier baiser. Et puis mon cœur, d’une certaine façon. Et il était tout aussi hors de question que je le laisse aux mains d’un tueur sans rien faire pour le garder en vie.

Il fallait pourtant que je prenne une décision, et vite, car tout s’accélérait autour de moi. Les gens hurlaient, pleuraient, cherchaient à s’enfuir par tous les moyens, dans un mouvement désordonné de panique général. Et avant que je n’ai eu le temps de réagir, ces invités au bord de la crise de nerfs décidèrent pour moi de ce qui allait se passer ensuite. On me bouscula brutalement, et je fus emportée sur quelques mètres par ce flot humain hystérique, qui m’empêchait de bouger, alors que je cherchais désespérément à retourner auprès de cette foutue table 1, où se trouvaient malgré tout tant de gens auxquels je tenais. Jouant des coudes, poussant autant que l’on me poussait, je gagnais péniblement quelques mètres, lorsqu’un coup de feu plus proche affola encore plus les convives, qui me poussèrent contre une table désormais vide, qui se renversa sous le choc, m’empêchant de retrouver l’équilibre. Trop concentrée sur le fait de rester debout, je ne vis pas la décoration que j’avais trouvé kitsch à mon arrivée, se décrocher de son fil qui paraissait pourtant solide, et avant que je n’ai le temps de m’écarter, le massif angelot pailleté me percuta au niveau de la tête, près de la tempe, m’envoyant voler un peu plus loin, comme une vulgaire poupée de chiffons.

Le coup m’assomma à moitié, faisant taire d’un coup tous les cris et les coups de feu aux alentours, rendant la scène lointaine et irréelle, comme si au final tout cela n’était qu’un mauvais rêve. La douleur, quant à elle, n’était pas une illusion, et pulsait avec force sur le point d’impact, irradiant dans toute ma tête, et dans mon cou. Je voulus me relever, ou au moins me redresser, mais un violent haut-le-cœur me fit vite abandonner l’idée. Les larmes me montaient aux yeux tant la douleur était forte, mais je savais qu’elle ne durerait plus très longtemps. L’adrénaline qui ne manquerait surement pas de couler à flot dans mes veines d’ici quelques instants ferait disparaître au moins momentanément la douleur, le temps de retrouver les miens et de sortir de cet enfer, du moins je l’espérais. Car il était hors de question qu’il soit écrit sur ma tombe que moi, Summer Hayley Mcqueen, était morte agressée par un ignoble Cupidon de pacotille lors d’une stupide fête de Saint Valentin, alors que c’était la première fois qu’elle acceptait de la fêter, et qu’on lui donnait cette envie. Le regard trouble, je fixais un lustre, m’accrochant à cette image pour refluer la douleur, tandis que j’inspirais et expirais profondément, attendant que la nausée qui m’avait envahie me quitte.

J'avais dit à Haley de sortir, de fuir sans penser à moi. Comme j'aurais dût le prévoir, la connaissant elle a décidé de rester. Je me sentirais coupable si jamais il lui arrivait quelque chose. Je savais qu'avec elle ce n'était même pas la peine d'essayer de négocier quoi que ce soit. J'avais mal mais essayait de ne pas le montrer. Je devais être fort pour elle, je refusais qu'elle voit cette partie de ma personnalité. Celle qui a peur de ce qui pourrait ce passer par la suite. Cette facette qui ne me ressemblais pas du tout, d'ailleurs. Elle nous força à nous mettre sous une table. J'étais assis par terre, appuyé contre l'un des pieds de la table. Je continuais de saigner. Je vis ensuite Haley partir vers une table. D'une voix qui devenait de plus en plus faible, je lui lança:

« Haley, reste… » Mais elle était déjà partie chercher des serviettes. Elle demanda à la blonde à côté de nous d'appuyé sur ma plaie. Elles avaient l'air de ce connaître. Haley m'embrassa et elle repartit chercher je ne sais quoi. Je grimaça lorsque son amie appuya les serviettes sur ma plaie. Je commençais à fermer les yeux, juste pour espérer que cela n'était qu'un horrible cauchemar. J'entendis alors la voix de l'amie d'Haley. J'esquissais un bref sourire et lui répondit alors: « Moi c'est Aaron, le petit-ami d'Haley… » J'avais de plus en plus mal et essayais tant bien que mal d'oublier cette douleur. J'ajouta alors à l'intention d'Elise: « Ouais, j'espère qu'elle va pas avoir risquer sa vie pour rien. »

Je posa ensuite ma tête contre le pied de la table et ferma de nouveau mes yeux. J'en pouvais plus de la douleur. Je voyais déjà mes potes me vanner en disant "Tu vois, tu serais venu faire la tournée des bars avec nous, t'en seras pas là." Je me demandais vraiment ce qu'il m'avait pris de venir ici. Je ne sais pas combien de temps j'avais fermé les yeux mais j'entendis alors Haley. Elle suggéra qu'on sorte pas les cuisines. Elle me demanda ensuite si je tiendrais le coup. Je rouvris alors les yeux et répondis sur une voix encore plus faible que quelques minutes auparavant:

« Ouais peut-être… » Je ne savais pas si j'allais réellement tenir mais je ne voulais pas l'inquiéter plus que ça. J'admirais néanmoins son courage. Je lança tout de même à Haley:« Vous devriez y aller toi et Elise, j'vais vous ralentir… »

On se leva, Elise fit passer mon bras autour de cou. C'était bizarre. En 21 ans d'existence, même en voiture ou sur le terrain je n'avais jamais été blessé comme ça. Elise trébucha sur un cadavre, ce qui la fit reculé. Je m'appuya sur la table la plus proche, incapable de dire quoi que ce soit. Je regarda Elise, puis Haley. J'essayais de me retourner pour voir le tireur mais je ne voyais rien. Je reposa mon attention sur les filles.

La soirée avait très mal commencé. Je pouvais donc m'attendre au pire pour la fin de cette soirée. Seulement pour moi le pire correspondait à une bataille de nourriture entre Lullaby, April et moi, ou des insultes qui fusent à longueur de temps ou que sais-je… A tout sauf à çà. Les hostilités à table avait commencé et c'est vers la fin du repas que l'on entendit un premier coup de feu. Je regarda en direction du bruit et vit un homme avec une arme à feu. Je resta figée alors que tout le monde autour de moi. Je sentais que la peur commençait à m'envahir. Je sentais que je serais incapable de bouger. J'étais assez peureuse et me retrouver dans une scène de film me plaisait très moyennement. J'agrippais alors le bras de Nicholas tout en lui disant d'une voix tremblante qui ne me ressemblait pas:

« J't'en supplie Nicho, me laisse pas… »

Je savais qu'il préférerait sûrement resté avec Lullaby et April. Après tout il était plus ou moins de leur famille. Mais là, j'avais besoin de lui. J'avais besoin de savoir qu'il serait là pour moi en cas de problème, que je pouvais compter sur lui. Je le regarda puis me leva. Les gens commençaient à tomber les uns après les autres. Certains étaient blessés et les personnes encore debout avaient l'air de ne pas les remarquer. On devait sortir mais on ne devait ce faire embarquer dans la foule. C'était la dernière chose à faire. Je tremblais sur mes jambes, j'avais peur de faire une crise d'angoisse. Je n'étais pas sujette à ce genre de chose mais ça pouvait arriver. J'accroupis alors derrière une tabl renversée. Nicholas fit de même. Il aurait put partir mais non, il était là. A ce moment je remarqua une arme à feu pas loin de moi. Discrètement, je me décala pour pouvoir l'atteindre. J'avais jamais tenu ce genre d'arme dans mes mains, ça faisait tout drôle. Je revins à côté de Nicholas et lui dit toujours sur une voix complètement paniquée:

« Euh… Nicholas? » Je marqua une courte puis enchaîna en posant mon regard sur l'arme:« Tu sais te servir de ça? »

Au pire, je pouvais toujours essayé de m'en servir, vu le nombre de mort qu'il y avait un peu plus ou un peu moins ça ne changerait pas grand-chose. Je continuais de regarder l'arme tout en attendant la réponse de Nicholas.

Spoiler:

Nous nous retrouvions alors tous devant un somptueux repas. Alors que l'on nous servait, je me sentis mal à l'aise, un regard furtif et fuyard. Je n'osais pas regarder un seul des membres qui partageait ma table. J'avais l'impression d'avoir tout gâché avec ma présente. J'avais une telle envie de me lever de table, emmenant avec moi ma cavalière loin de ce bal de la Saint-Valentin complètement raté. Je n'aurais jamais pensé suscité autant de colère auprès de ma famille. Famille à laquelle je tenais énormément, qui m'avait soutenu, épaulé, respecté et qui avait toujours été présent pour moi. J'avais honte de ce que je leur avais fait subir et surtout j'avais honte de moi.. Plus les secondes passaient et plus ma culpabilité prenait de l'ampleur. Décidément, je n'étais définitivement pas quelqu'un de bien..

Nous arrivions tout doucement au terme du dîner. Alors que je portais mon verre de vin rouge à mes lèvres, j'entendis un bruit sourd juste derrière moi, on aurait dit un coup de feu. Pris de panique, je renversais une partie de mon verre sur ma chemise avant de me retourner et de voir cet homme pointer son arme sur les convives. Je me tournais à nouveau vers les gens de ma table avant de me lever, paniqué, balançant mon verre sur la table. Je regardais April qui s'était jeté sur Thybalt. Je regardais la scène tétanisée.. poussant ma chaise, je voulus moi aussi venir en aide à Thybalt malgré le fait que les personnes présentes s'affolaient, courant dans tous les sens mais je sentis comme quelqu'un s'agripper à mon bras, c'était Lola.. Elle était terrifiée, je la regardais dans les yeux. Elle avait tout autant besoin de moi, il fallait que je la mette à l'abri avant de retourner voir ma famille. Je ne t'abandonnerai jamais Lola.. Je la pris avec moi, nous nous dirigeâmes vers une table à terre, nous réfugiant derrière le temps de trouver mieux et d'évaluer l'ampleur des dégâts provoqués par ce fou furieux. Je regardais toute ses personnes fuyant, cherchant Lullaby du regard. Celle-ci avait quitté la table pendant le dîner, j'espérais qu'elle soit en sécurité, qu'elle n'est rien. Alors que je regardais en direction d'April quand Lola s'adressa à moi. Je la regardais ne comprenant pas de quoi elle parlait quand je finis par suivre son regard. Une arme.. Je pris celle-ci de ses mains la regardant puis regardant la jeune rousse dans les yeux d'un air décidé. Nous devons arrêter ce malade.. avant d'ajouter.. Ce soir, je vais tuer un homme pour sauver ma famille et les gens qui me tiennent à coeur.. Tu vas m'aider, Lola..

Si Matthew avait cru que j'allais l'abandonner dans cette salle, il ce mettait le doigt dans l'œil jusqu'au coude. C'était mon meilleur ami, je tenais à lui et qu'il le veuille ou non je resterais avec lui jusqu'à qu'il ce fasse embarquer dans une ambulance. Certes, j'avais mon petit frère, qui se retrouverait sans aucune famille si jamais il m'arrivait quelque chose. Mais je ne pouvais pas laissé mon meilleur ami à l'agonie tout seul. Je le regardais continuant à pleurer ne sachant pas ce que je pouvais faire à part rien. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il soupira. Il avait quand même pas cru que j'allais le laisser, nan? Je n'osais même pas regarder autour de moi. Je savais que ce ne serait certainement pas beau à voir. Il finit par me dire qu'il ce bâterait et qu'il ne ce laisserait pas mourir. Manquerait plus que ça qu'il ce laisse crever! Je lui lança un bref sourire, ça me rassurait un peu. Je ne me voyais pas vivre à New-York sans Matthew. Je lui dis:

« T'es sûr que tu veux que je te laisse tout seul? » Beaucoup d'autres invités étaient blessés. Certains n'avaient pas grand-chose, il suffisait de leur faire un garrot, ce qui n'était pas compliqué. Je regarda une dernière fois Matthew avant de me retourner vers la salle. Il y avait du sang de partout et j'eus un haut-le-cœur en voyant le massacre que le fou avait fait. J'ai cru une seconde que j'allais m'évanouir. Je n'avais jamais été à l'aise avec le sang. Dès qu'il y en avait trop, je paniquais. Pourtant, il fallait que je prenne mon courage à deux mains et que j'aille au secours de ceux qui en avait besoin. Je reposa mon regard sur Matthew et lui dit:

« T'inquiètes pas, je reviens dès que je peux… Si jamais t'as besoin de moi, crier mon prénom si tu peux. »

Je n'avais pas pensé au fait qu'il perdait peu à peu ces forces. Bien que je navigue à travers la salle et les corps, je garderais un œil sur mon meilleur ami, de loin. Je restais quelques secondes à côté de Matthew, avant de me décidé à me lever et chercher des blessés dans le besoin tout en essayant de ne me fait assassiner pour la fou. Je le cherchais des yeux mais ne le trouvait pas. Je partis d'un pas décidé vers un blessé et essaya de voir ce que je pouvais faire. Je fis de même pour deux ou trois autres, avant de m'asseoir sous une table pour me remettre des émotions de la soirée.

J'avais peur. Peur de mourir. Peur qu'il arrive quelque chose à Haley alors qu'elle essayait de me sauver. Peur de me dire que j'allais pas pouvoir jouer au foot pendant quelques mois. Je ne regrettais pas d'être venu parce qu'avec Haley notre relation s'était concrétiser mais si j'avais su ce qu'il ce passerait, je n'aurais pas pris le risque de venir. Elle était forte. Pour moi. Pour sa meilleure amie aussi. Je savais pas si elle tiendrait jusqu'au bout mais j'avais confiance en elle. Haley me précisa une fois de plus qu'elle ne partirait de cette salle sans moi. D'habitude j'aurais trouvé ça mignon mais là, elle risquait sa vie pour nous faire sortir de là. Je la regarda sans rien dire. D'un côté je n'allais pas la forcer à partir et même si j'essayais de la faire changer d'avis ça ne marcherait pas. Elle parla ensuite à sa meilleure amie pour lui dire qu'elle y arriverait et qu'elle devait faire attention où elle mettait les pieds. Appuyé sur le rebord d'une table, je les regardait tour à tour sans savoir quoi dire ou quoi faire. Quelques minutes plus tard, on repartit en direction des cuisines. Chacune me portaient d'un côté. On arriva enfin dans les cuisines. Le tueur nous avait certainement pas vu, sinon il aurait tirer dans notre direction. Elise alla appeler l'ascenseur. Haley continua de me porter seule jusqu'à l'ascenseur, je m'appuyais alors contre le mur le temps qu'il arrive. Lorsque je sortirais d'ici, j'irais sûrement à l'hôpital. Je n'y étais pas retournée depuis la mort de mon père. J'appréhendais un peu de retourner là-bas. D'un autre côté, j'étais obligé de passer par là vu la gravité de ma blessure. Ce n'était pas qu'une égratignure ou une entorse dût à un faux mouvement sur le terrain. Je ferma quelques secondes les yeux, juste le temps que l'ascenseur arrive. On monta tous les trois dedans et je demanda à Haley:

« Dis, tu voudras bien venir avec moi à l'hôpital? »

Je ne lui précisa pas que j'avais peur d'y aller tout seul. Néanmoins, je comprendrais qu'elle préfère rester avec sa meilleure amie et je ne lui en voudrait pas si elle refusait. Je m'asseyais dans l'ascenseur après avoir appuyé sur le rez-de-chaussée. Je mis ma main au niveau de ma blessure. J'avais mal mais j'étais sauvé, c'était déjà ça. Beaucoup était encore coincé là haut. Je les aurais bien aidé, si je ne m'étais pas pris un coup violent dans les côtes. C'était l'une des premières fois de ma vie où j'allais aux urgences pour une blessure comme ça. Je n'avais jamais réellement de blessure grave avant, si ce n'est un bras cassé lorsque j'étais petit et une jambe cassée aussi. Je posa mon regard sur Elise qui avait l'air de ce sentir légèrement mieux. Je lui lança un petit sourire qui ce voulait rassurant. Puis je posa mon regard sur la paroi de l'ascenseur en face de moi.