Je déteste les cours. C’est sans doute pour ça que je suis assise au fond de la classe à me refaire les ongles. Le professeur de maths est en train d’expliquer un théorème d’on ne sait trop qui. Quelque chose de complètement inintéressant. Je continue de me faire les ongles quand le prof’ décide de m’interroger. Il veut que j’aille au tableau pour résoudre un problème. La bonne blague ! Je réponds simplement que je n’ai pas envie. Il n’a pas vu que je me faisais les ongles. Il commence à me hurler dessus, comme quoi je n’ai pas le choix. Je me moque pas mal de ce qu’il me dit au final. Quand il comprend que je ne lèverais pas mes fesses pour aller au tableau, il me demande mon carnet, que je n’ai évidemment pas. Il me fait une dernière réflexion en me disant qu’il ne me ferait pas sortir de cour. Selon lui, ça me ferait trop plaisir. Il n’a pas tort non plus. Je souris et continue de me faire les ongles. C’est à ce moment-là que mon portable vibre sur ma table. Je regarde le nom de la personne : Timéo. Je souris et affiche son message. C’est con ce système où les filles et les garçons sont séparés. Je ne vois pas mon meilleur ami comme je le voudrais. Je ne réponds pas, de peur d’abîmer mon vernis. Il reste cinq petites minutes avant le fin du cours. Je fais tout pour que mon vernis sèche le plus rapidement possible. A deux minutes de la fin du cours, je commence à ranger mes affaires. Dès que la sonnerie retentit, je suis la première levée. Je ne prends pas le temps de noter les devoirs et je sors rapidement de l’établissement prenant soin de déposer tous mes cahiers dans mon casier au passage. Dehors, il neige. J’adore la neige. A Marseille quand il neige, il n’y a aucun bus qui tourne. Si c’est pas la classe ça ! Enfin bref, je repère mon meilleur ami assis sur un muret. Je vais vers lui et une fois à sa hauteur, je lui dis :

« Avoue, j’te manque de trop ! » Je lui souris puis ajoute : « T’as fais quoi pour sortir plus tôt ? »

Je connaissais mon meilleur ami comme si je l’avais fait. Je savais quand il avait fait une connerie et j’avais simplement hâte qu’il me raconte ce qu’il avait fait. Je continuais de le regarder, attendant une réponse de sa part. Les filles avec qui je trainais plus ou moins me saluèrent avant de partir en direction de leur limousine. Moi j’avais, peut-être, gagner un max sur une partie de Poker et je roulais en Porsche Cayenne mais il m’arrivait encore de prendre le métro. Je n’étais pas devenue aussi superficielle que ça. Je reportais ensuite mon attention sur Timéo avec un sourire.