Né le 27 mars 1980, à Boston, Alban est le fils unique d'un père PDG d'une entreprise connue mondialement et d'une mère d'origine aristocrate, il a été élevé avec un biberon en or dans la bouche. Il grandit à Los Angeles, dans une grande maison, avec tout un personnel à ses petits soins. Son enfance fut heureuse sans histoires bien croquantes à raconter. Enfin, son père a bien tromper sa mère quelques fois avec sa secrétaire, mais ce n'était pas quelque chose dont Alban se serait rendu compte. Puis, sa mère l'acceptait, tant que ce n'était pas rendu public. Les apparences, toujours les apparences. Le monde n'est qu'apparence. Il fallait garder le statut de son rang. La vie suivait son cours tranquillement. Alban aurait bien aimé avoir une petit frère ou une petite soeur, mais ce n'était pas d'actualité. Il était la descendance Prescott à lui tout seul.

Beau, fêtard, populaire – mais vous le savez déjà, n'est ce pas – c'était surtout le cas au lycée. Vous voyez le petit groupe qui dicte la loi, qui persécute, que tout le monde vénère, voudrait rejoindre sans le pouvoir, et finissait par détester tout en les vénérant toujours autant ? Alban y appartenait évidemment. Il faisait les 400 coups avec Skandär, son meilleur pote, le frère qu'il n'avait jamais eu. Charmeur, il enchaînait les conquêtes d'un soir, sans se rappeller de leur prénom. Puis, il rencontra October, et ce fut à cet instant précis que tout changea. Avant, il ne se satisfaisait que de lui-même, dorénavant il ne se voyait qu'à travers ses yeux verts. Ce fut lors d'une soirée qu'il eut le bonheur de les voir pour la première fois, elle était plus jeune que lui mais il n'avait plus qu'un objectif : la séduire. Elle ne serait pas une proie de plus, il sut de suite que ce serait différent. Leur premier baiser ne fit que confirmer ses pensées.

Le fait qu'elle soit la petite soeur de Skandär aurait pu mettre fin à leur relation, mais ce dernier l'approuva. Tout était parfait. Il filait le grand amour avec October, la petite soeur adorée de son meilleur ami qu'il considérait comme son frère. Elle devint rapidement sa drogue, son ecstasy. Il découvrait avec elle une autre façon de voir la vie. Elle le faisait rire, le déconcertait parfois et quand elle le regardait, personne d'autre ne comptait. Il se découvrait d'autres facettes, il devenait protecteur, rassurant. October, October, son nom résonnait comme une mélodie dans sa tête. Elle était ancrée en lui. Une année défila sans que rien ne puisse l'altérer.

Mais voilà, toutes les belles histoires ne le restent pas éternellement. Très vite, Alban devint possessif. Il avait remarqué que son October ne laissait pas les hommes indifférents. Problème, elle était à lui. Lui qui n'avait peur de rien, ressentit cela pour la première fois. Peur de la perdre, peur qu'elle le quitte. Peur, peur, peur. La peur, ce sentiment acerbe qui enclenche le doute. Il devint plus distant et froid de jour en jour, doutant d'elle, de lui, d'eux, de tout. Et sans qu'il puisse se contrôler, il l'a frappa. D'abord avec des mots, rudes, blessants, ceux d'un homme jaloux. Puis, inévitablement, il ne retint plus les coups. Ceux-ci partaient tout seuls. Il se haissait de devenir ainsi. Il faisait tout pour qu'elle lui pardonne, la suppliait, assurait que c'était la dernière fois. Mais, un regard d'un homme, une situation, et le coup repartait. Il n'avait plus aucun contrôle de sa violence, ni même de sa vie.

Il voyait combien October en souffrait, combien elle changeait peu à peu, perdant son éclat, sa joie de vivre et pourtant, il ne pouvait s'empêcher de continuer, de la frapper encore et encore. Il était entré dans un cercle infernal et rien ne pouvait lui permettre de s'en sortir. À moins que... À moins qu'elle s'en aille... Qu'elle mette fin à tout ça. Alban en vint même à l'espérer, il pouvait gâcher sa vie, mais il ne voulait pas gâcher celle d'October. Non, il ne le supportait pas. Et un jour comme un autre, après qu'il ait levé la main une fois de plus sur elle, elle se rebella enfin. Il ne l'avait jamais trouvé aussi belle qu'à cet instant où elle s'écorchait la voix pour lui dire qu'elle partait, et paradoxalement il n'avait jamais été aussi triste. Il l'avait mérité. Elle partait. Elle le quittait. Sa peur avait gagnée.

[...]

Et maintenant ? Maintenant rien. Elle l'avait quitté. Point. Il s'était mis à boire, il n'était pas alcoolique, non. Mais certains soirs, plus durs que d'autres, il buvait un verre, puis deux, puis trois et finissait la bouteille. Il se soignait certes, prenait des médocs pour contrôler ses excès de violence mais il savait très bien que cela ne marchait pas à 100%. Mais il s'énervait moins, se haissait toujours autant néanmoins. Il s'était fait tatouer les bras aussi après le départ d'Octo et prenait parfois des somnifères pour s'assomer certains soirs. Ah oui, il voyait un psy aussi. Les premières séances n'avaient pas été fameuses, il était resté prostré dans son silence. Puis, il avait apprit à mettre des mots sur son comportement, à se maîtriser davantage. Il buvait moins, recommençait à sortir, à cotoyer des gens, des filles même certains soirs. Elles ne lui faisaient pas oublier October.

October. Que faisait-elle ? Il savait qu'elle était partie à New York là où son frère se trouvait. Szkandär lui envoyait quelques sms, mais ils n'étaient plus aussi proche qu'avant. Le temps passent et vos meilleurs amis ne deviennent plus que des connaissances. C'était de sa faute de toute façon. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui même. October, ce nom lui revenait sans cesse en tête. Il fallait qu'il la voit. Son psy avait beau lui dire que c'était une mauvaise idée, il avait pris ses billets, et il avait débarqué à New York. Il voulait s'excuser, du moins obtenir son pardon. Il ne pouvait pas continuer à avancer sans cela. Et il espérait pouvoir la reconquérir, lui prouver qu'il pouvait changer, bien que cela n'effacerait jamais ce qu'il lui avait fait subir. Il savait aussi que cet espoir était difficilement réalisable, voir impossible.

Voilà quelques semaines qu'il était arrivé dans la ville. Il n'avait pas revu Szkandär. Il ne lui avait même pas dit qu'il était à New York. Et sutout il n'avait pas revu October. Il savait où elle habitait, il voyait bien qu'elle avait refait sa vie. Sans lui. Avec un autre. Son coeur se serrait, mais il n'y pouvait rien. De loin, il la regardait vivre, attendant le moment idéal pour lui parler, lui débiter le discours qu'il avait préparé à cette occasion, en vain. Peut-être bien qu'il était temps ?!

Bon depuis, il a quand même revu Octo et Szkand, hein. Puis, rencontré de nouvelles personnes plus ou moins cool à divers degré et puis il s'est acheté un chiot aussi ! La vie continue comme on dit...

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Alban n'est en rien différent des jeunes de son âge. Fêtard, populaire, il est surtout insouciant : il ne pense pas au lendemain, encore moins à l'avenir. La vie est trop courte pour réfléchir. Il la prend comme elle vient, sans se poser de questions. Puis, quand on a de l'argent, on peut tout se permettre. Et c'est le cas, il a hérité du petit pactole amassé par sa famille et le dépense comme il le souhaite. Il aime bien taquiner les autres, certes parfois maladroitement, ce qui le rend plutôt attachant.

On pourrait l'appeler l'obstiné. Quand il veut quelque chose, il l'obtient et peu importe la manière dont il réussit. Après tout, en amour comme à la guerre, tous les coups sont permis, non ? Il est comme un animal indomptable qui fera tout pour posséder sa proie. C'est un charmeur. Mais une seule compte pour lui.

Il a bien des défauts, notamment son côté bordélique. Il n'aime pas ranger. D'ailleurs, il retrouve plus facilement ses affaires quand elles sont amassées partout chez lui plutôt que bien ranger. Sa chambre, c'est son fourre-tout. Il s'y sent bien. C'est un gros bordel, à l'instar de ce qu'est devenu sa vie. Puis, il est possessif. Ce qui est à lui, est à lui. Point barre. Pas de discussion à avoir à ce sujet. Il a une grande gueule, il dit ce qu'il pense aux gens, quitte à s'en faire des ennemis.

Mais derrière cette apparence de mec charmant se cache un autre visage beaucoup moins glorieux. Alban est violent. Il n'arrive pas à se contrôler, c'est plus fort que lui. Il regrette toujours son attitude après coup, mais c'est trop tard. Le coup est parti et rien ni personne ne pourra changer ça.