Une seule et unique question.. Pourquoi ? J'étais anéantis, déchiré, écœuré, triste et détruit.. Mon petit frère, mon soutien, mon pilier dans cette putain de vie, je venais d'apprendre qu'il s'était suicider en Europe. Je lui avait promis de prendre soin de son copain, de l'attendre ici et qu'a son retour je serais là pour lui. Je lui avais promis de prendre soin de lui quoi qu'il arrive, je lui ai dis que je serais toujours là pour lui, et je n'ai rien fais. Il était mal avant de partir, je me souviens de ce jour où il a pleurer dans mes bras, et moi je n'ai rien fais. Je m'en veut tellement.. Je suis incompétent. Je ne suis même pas capable de prendre soin de mon petit frère, alors comment je pourrais faire de la vie de ma soeur, une vie de rêve ? J'ai tout foiré putain.. Il est mort maintenant et moi je suis là, assis sur mon pauvre fauteuil, les jambes croisés et les yeux plein de larmes. Putain mais c'est quoi cette vie ? C'est si simple maintenant de se tuer ? Pourquoi il à fais ça ? Je suis assis devant une télé éteinte, dans laquelle je vois mon reflet. Un pauvre reflet qui renvoie au monde la tristesse que je retiens. J'ai envie d'hurler, de pleurer, de le rejoindre.. Je suis mal dans ma peau, je n'ai servit à rien. J'aurais pu l'aider, j'aurais dû.. Au lieu de ça j'ai rien fais. Absolument rien. Je sens les larmes couler sur mes joues, et le regard vide plonge dans le sol de mon appartement. Puis je regarde au plafond et me met à hurler « POURQUOI ? Pourquoi t'as fais ça putain  Je deviens quoi moi sans toi ? T'avais pas LE DROIT ! » Mes voisins vont surement me prendre pour un fou mais je m'en tape. Je suis malheureux, et qu'ils viennent me voir ils vont être bien reçus. Je m'adresse à lui comme s'il était là, près de moi, à me regarder. Je le revois en train de me charrier, ou de m'engueuler parce que je lui faisais la morale.. Si j'avais su je l'aurais interdit de partir en Europe. Je ne sentais pas ce voyage depuis le début, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il en finisse avec sa vie. Je suis anéantie, et je ne sais pas du coup comment je vais remonter la pente. Je pose mon front dans mes mains, et mes coudes sur mes genoux et respire pour essayer d'arrêter de pleurer. Ma voix est presque un murmure maintenant. « T'avais pas le droit Jules.. T'avais pas le droit de m'abandonner.. » Je sens une boule dans mon ventre. Puis soudain, en parlant d'abandon, je vois le visage d'Eylan dans ma tête. Il l'a abandonné lui aussi. Il doit être dans le même état que moi si ce n'est pire. Je renifle dans un geste tellement sexy, et me relève, les yeux rouges et gonflés. Je suis heureux que Tori ne soit pas là aujourd'hui, je ne veux pas qu'elle voit son frère dans cet état. Je prends la décision d'aller voir Eylan. Même si Jules n'est plus là, je lui doit bien ça. Avant son départ, je lui ai promis de prendre soin de lui. Je dois aller le voir, c'est obliger. Je passe un coup de téléphone à l'un de mes employés et lui demande de me trouver l'adresse d'un certain "Eylan Avery". Il me réponds qu'il en à pour une dizaine de minutes, et pendant ce temps je vais prendre une douche. Je reste un moment sous l'eau chaude, à engueuler Jules un peu plus pour son geste, et en ressortant, mon téléphone clignote. Je regarde le sms de mon collègue, et file à l'adresse indiquée. En arrivant devant chez lui, je respire un grand coup. J'ai mis un costume noir, je me suis dit que ce serait de condition. Je ferme les yeux quelques secondes, puis frappe à la porte. Je ne sais pas ce que je vais lui dire, ni même si Jules lui à parler de moi. Moi en tout cas, je sais qui il est, et je lui doit respect et protection. C'est ce que Jules voulait, c'est ce que je lui ai promis. J'espère au fond de moi que Jules lui à parler de moi, cela m'évitera de passer pour un fou sur le perron de cette maison.  

Une appréhension, la boule au ventre, et même à la gorge quand j'entends les pas derrière la porte se rapprocher. Et s'il ne sait pas qui je suis, comment je me présente ? Ça va juste faire pitié un simple "salut, moi c'est Fallon." je dois trouver quelque chose qui l'empêchera de me claquer cette foutue porte en bois au nez. Parce que moi, c'est ce que je ferais si quelqu'un se présentait comme ça devant chez moi sans prévenir. Surtout en ce moment. Mon cerveau tournait à plein régime, et je vis la poignée bouger et un type.. assez mal en point en sortir. Sa voix était cassante, et son air désespéré me fis mal au cœur. Putain Jules.. Regarde ce que tu nous à fais. Je le regarde, sans le dévisager, quand il me demande ce qu'il peut faire pour moi. Tiens, c'est ironique. C'est moi qui viens pour l'aider et lui remonter le moral, et c'est lui qui me demande ce qu'il peut faire pour moi. Je prend une grande inspiration, et me lance. « Je m'appelle Fallon.. Je ne suis pas sûr que ça vous aide beaucoup à savoir qui je suis mais.. J'étais très proche de Jules, et j'avais.. besoin disons, de venir voir comment vous alliez.. » Okay c'était minable, mais au vu de son regard plein de reproche, j'avais l'impression de le déranger. Mais je me devais d'être là. Pour moi, et aussi et surtout pour Jules. Je lui ai promis de veiller sur Eylan le temps de son absence, et même si je n'avais pas prévu que son absence serait éternelle, je tiens à honorer ma promesse. Je le regarde et attends une réaction, mais finalement je sais que je vais devoir en dire plus. Et puis c'est normal après tout, je suis devant chez lui et je me présente comme le Bon Samaritain qui viens à la rescousse du pauvre copain abandonné.. En tout cas c'est ce qu'il doit se dire, je ne peux pas le laisser imaginer ça. Je dois lui donner une raison de ma présence ici, une raison valable. Je réfléchis à la façon de tourner ma phrase, et reprends mon monologue. « Je sais que ça dois vous paraître bizarre que j'arrive comme ça, comme un cheveu sur la soupe, mais je veux que vous sachiez que je comprends ce que vous vivez.. Jules était comme un petit frère pour moi, et .. Je lui ai fais une promesse que j'aimerais tenir. » Je ne lui cacherais rien. Il doit tout savoir, et s'il lui faut des détails, je lui donnerais. C'était son petit ami, et j'étais son grand frère de cœur. Même si c'est étrange, c'est un peu comme mon beau frère. Alors je lui dois des explications, et je lui en donnerais  autant qu'il le souhaiteras. Je ne sais pas trop quoi faire, je danse d'un pied sur l'autre attendant une réaction.. J'avais l'impression que les secondes ne passaient pas, je me faisais un film dans ma tête de ce qu'il aurait pu me répondre. J'était en stress, j'attendais qu'il me réponde, patiemment..  

Tout était flou, j'avais à la fois envie de pleurer et en même temps je n'y arrivais pas. Je n’arrivais plus à rien depuis quelques temps. Depuis l'annonce de la mort de Jules en fait. J'étais détruit, anéantie, piqué et brûlé à vif et tellement de choses encore. A regarder le jeune homme devant moi, je dirais qu'il est dans le même état que moi. J'avais envie de le prendre dans mes bras, juste pour savoir s'il ressentais la même chose que moi à cet instant. Est-ce qu'il est autant détruit que moi ? J'en savais rien, et honnêtement le regard qu'il me lançait à cet instant ne présageais rien de bon. Mais je n'étais pas ici pour rien, maintenant que j'étais devant lui je ne le lâcherais pas. Je l'avais promis à Jules. Il finit par répondre à ma présentation, en faisant une espèce d'ironie pleine de tristesse. A ce moment là, je compris que son état rivalisais avec le mien. Je poussais un soupir plein de larmes cachées, et lui répondit. « Je vois.. Et comme vous pouvez le voir, je suis dans le même état d'esprit. » C'était à la fois une façon de lui montrer qu'il n'étais pas le seul à souffrir, et en même temps c'était la vérité. Je n'étais plus rien depuis son départ, et ça se reflétais sur mon look tellement délabré.. Je n'arrivais pas à le tutoyer, en tout cas pas tant qu'il ne m'avais pas donné son autorisation. Ce doit être un défaut professionnel ou je ne sais quoi. Allez savoir ! Toujours est-il que là, debout devant lui je me sentais comme mis à nu. Je ne savais pas quoi faire, ni comment agir, ni quelles seraient ses réactions. Peut-être que je devrais le prendre avec des pincettes, ou alors il faudrait justement que je le provoque. Chaque personne réagis de manière différente, et je ne connaissais pas assez Eylan pour savoir ce que je devais faire. Justement, il venait de réagir à ce que je lui avait dit, et presque aussitôt je le sentis se détendre. Je pouvais enfin souffler. J'eus un petit sourire nostalgique quand il me dit que Jules était très discret. Bon sang oui, je n'avais jamais connu un gosse aussi secret sur sa vie que Jules. « Oui bien trop secret à mon goût.. J'ai longtemps essayer de le faire parler, mais ça s'est toujours avérer très compliqué. Pour ce qui est de la promesse.. Disons que Jules m'as fait promettre quelque chose avant son voyage en Europe. Il m'as demandé de prendre soin de l'homme dont il était amoureux.. » Mes phrases n'étaient que trop mal assurée. Je savais que j'aurais du m'imaginer les scènes plus tôt, ce que j'aurais à lui dire ou quelles réponses j'aurais pu lui apporter. Mais après tout il n'aurait peut-être pas réagis de la même façon. Des phrases toutes faites n'ont pas le même impact que des réponses sur l'instant. Je ne savais pas comment il allait prendre cette nouvelle. "Prendre soin" cela faisait assez nourrisse, mais ce n'était pas mon but. Je ne serais pas là pour le materner, mais seulement pour veiller à ce qu'il ne sombre pas dans le même état que dans celui dans lequel Jules était. Bon sang, ce que je ne ferais pas pour ce gosse, même s'il n'est plus de ce monde. Jules était amoureux de Eylan, c'est une certitude, d'où le fait qu'il ait voulu que je m'occupe de lui. J'aurais peut-être du prendre cela comme un signe, le signe qu'il n'allait pas revenir et qu'Eylan aurait besoin de soutien.. Soudain je me sens très morose, et si j'avais vu ce signe ? Qu'est-ce que ça aurait donner ? J'aurais dû le voir, je me sens soudain très coupable. Je me mets à réfléchir, puis Eylan me propose de rentrer. Je ne sais pas si c'est une bonne idée, mais de toute évidence je ne pourrais pas m'occuper de lui sur le palier d'une porte. Je le vois s'éloigner dans la maison. Je regarde derrière moi et fixe le ciel un instant. "Ce que je ne ferais pas pour toi petit frère.." pensais-je. Puis finalement, je passe le pas de la porte. « Je suis désolé de débarqué comme cela.. » Mon éducation me forçait à m'excuser. C'est normal de faire attention, j'ai toujours été élevé comme ça. Et Eylan avait peut-être quelque chose d'autre de prévu après tout..  

C'était comme un trou noir au milieu de l'espace. L'espace étant mon corps et le trou noir l'absence de Jules. J'étais comme absorbé par mon mal être, absorbé par cette douleur qu'il avait laissé en m'abandonnant. Je prends ça comme un abandon parce que quoi que je pense de lui, même si c'était mon petit frère et que quoi que je décide de penser, c'est la réalité. Il est partit sans nous laisser le temps de lui dire au revoir, il nous à lâchement laissé seuls, Eylan et moi. Parce qu'il avait des problèmes ? Balivernes. On l'aurait aider nous à s'en sortir. Les proches c'est fait pour ça non ? Et puis pourquoi se mettre en couple avec lui pour le laisser seul ensuite ? J'en ai le moral à zéro, et j'ai beau y réfléchir, je ne trouve aucune réponse à mes questions. Eylan me demande de venir s'asseoir à côté de lui, et apparemment le tutoiement est de rigueur. Tant mieux ça nous permettra de se parler sans retenue. Je l'écoute alors me déverser ce qu'il à sur le cœur, et j'imagine que ça lui fais du bien, j'en suis ravi. Si je peux aider quelqu'un c'est avec un grand plaisir, faute de m'aider moi-même. J'attends alors qu'il ait terminé pour répondre. « Non ne penses pas ça, il t'aimait, c'est une certitude. Il ne m'aurait pas demandé de prendre soin de toi si ce n'était pas le cas. Et ça ne devait être que .. provisoire .. » Je me tais un instant parce que je sens la douleur remonter en boule dans le fond de ma gorge. Je prends un instant pour respirer fortement et continuer. « Évidemment pour les femmes ce n'est pas une bonne manière de faire son deuil mais je ne peux pas te blâmer, tu essaie de te guérir comme tu le peux. Tu n'as pas à t'en vouloir tu sais. Nous pourrons y aller ensemble si tu le désire, je n'y suis pas allé non plus encore. Pas par égoïsme ou par tristesse, mais par peur. J'ai peur de moi-même. Je n'ai jamais été proche de quelqu'un extérieur à ma famille et le perdre à été terrible. Je ne connais pas ma propre réaction une fois sur les lieux, et je sais que je ne pourrais y aller qu'en présence de quelqu'un. Je pense que tu es le mieux placé pour cela.. » Évidemment je ne le forçais pas, il avait tout à fait le droit de refuser mais je pense que ça nous ferais du bien à tous les deux et cela nous permettrais de faire le deuil plus simplement. Nous l'aimions ce gosse, différemment c'est sur, mais il faisait partie intégrante de nos vies et nous devons lui dire au revoir. Eylan me demande si je veux quelque chose à boire et j'acquiesce d'un signe de tête. « Je veux bien un verre d'eau s'il te plais. » Je ne bois plus beaucoup d'alcool en ce moment. Il n'a pas bon effet sur moi, je suis souvent déprimé en buvant, encore plus que je ne le suis déjà, et là je n'ai pas besoin de ça. J'attends qu'il revienne me donner mon verre et je lui demande, surement très maladroitement. « Tu sais, si tu as besoin de parler de lui, je peux être la personne qui t'écoutes.. Enfin si tu en a envie bien sur. » On m'as toujours dis qu'il fallait mettre des mots sur le mal qui nous ronge pour qu'il cesse de nous tourmenter. Même si actuellement Eylan à l'impression d'être abandonné -tout comme moi- il à très certainement de bons souvenirs avec Jules. Et j'en ai aussi. Ensemble nous pourrions nous soutenir pour passer cette épreuve.