I loose my phone. Can you help me ? - Ft. Matthew

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Excuse me, i just want to cry

Drôle de rencontre. Drôle d'amitié ?

Elina entre dans le hall qui lui est si familier. Elle le déteste toujours autant, trop grand, trop décoré, trop. Tout ici est de trop. Le majordome de ses parents lui a gentiment demandé de patienter. Elle n'en revient pas que ses parents lui fassent un coup pareil. Elle n'aurait jamais cru que leur relation se dégrade à ce point là. Elle pensait que le fait de revenir à New-York, avec Anna, arrangerait la situation. Visiblement, elle s'est trompée de la plus stupide des manière. Elle est là, à attendre comme une cruche dans l'immense entrée de ses parents, une photo de sa fille dans la main. Qu'est-ce qu'elle croyait ? Qu'Igor et Jillian accepteraient de rencontrer leur petite fille ? Parfois, Elina se maudit d'être aussi stupide. Le seul à avoir fait l'effort de venir lui dire est Evgeni, son jumeau. Et encore, il est là parce qu'il n'en a pas le choix. Le jeune homme s'approche, la regarde de haut en bas comme si elle était une bête curieuse. « Salut, soeurette. Quel bon vent t’amène ici ? ». Elle se fend d'un sourire forcé, elle sent son corps entier se crisper. « Salut. Je crois que je n'aurai jamais du remettre les pieds ici. Tiens, tu donneras ça aux parents. » Sans lui demander son avis, elle fourre la photo de sa fille dans la main de son frère puis commence à faire demi tour pour sortir de cette étouffante baraque. « Elle s'appelle Anna. ». La porte claque, mettant fin à cette entrevue pour le moins dérangeante.

Elina marche vite, elle court presque. Qu'est-ce qu'il lui a prit ? Elle devrait savoir depuis tout ce temps qu'elle ne vit pas dans le monde des Bisounours. Ses parents sont bien trop attachés à leur image pour se soucier d'une gamine née trop tôt, hors mariage et qui devra grandir sans père. Elle serre les dents pour éviter de pleurer alors qu'elle accélère le pas. Son téléphone sonne alors, elle ralentit et, reconnaissant le numéro, elle décroche. C'est sa mère. Qui lui annonce que la petite fille est jolie mais qu'elle ne sera jamais la bienvenue dans la famille. Elina n'en revient pas, elle en a les jambes qui flageolent. Gentiment, en anglais puisque Jillian n'a jamais fait l'effort d'apprendre le russe, elle lui dit d'aller se faire foutre. Le téléphone toujours dans la main, les larmes coulant réellement sur ses jours, Elina reprends sa course folle dans les rues de l'Upper East Side.

BAM

La jeune russe vient de percuter quelqu'un de plein fouet. Son sac tombe sous l'effet du choc, son contenu se déversant sur le trottoir. Enervée, agacée et peinée, elle ne distingue pas bien les traits de cette personne. C'est un jeune homme, qui doit sensiblement avoir le même âge qu'elle. « Je... Je suis désolée. Pardonnez-moi, je ne regardais pas où j'allais. C'est ma faute. » Sans réellement écouter le garçon, Elina ramasse ses affaires à la va vite et les balance dans son sac. Elle adresse un dernier signe à l'attention de la personne qu'elle a bousculé et s'engouffre dans le métro. Tout ce dont elle a envie, c'est de rentrer chez elle et passer une heure au téléphone avec Luu' pour lui expliquer à quel point ses parents sont immondes et odieux.

La journée ne s'arrange pas. Anna est en train de gribouiller dans le salon et elle, cela fait maintenant une bonne heure qu'elle retourne son appartement à la recherche de son téléphone portable. Impossible de remettre la main dessus. Elle allait se remettre à pleurer quand le fixe se mit à sonner. Le fixe ? Personne n'a son numéro de fixe, hormis deux ou trois personnes de confiance. Inquiète, elle décroche.

« Allô ? »

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Elina C. Naborskov & Matthew F. Carnegie

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La journée avait commencé tout doucement pour moi. N'ayant rien à faire en particulier, je me permis de faire la grasse matinée. Comme d'habitude, j'étais seul chez moi. Mon père était en voyage d'affaires et ma mère préférait notre manoir des Hamptons à la townhouse de l'Upper East Side. Nombreux sont ceux qui aimeraient avoir une grande maison rien que pour eux. Moi même, cela me plaît que mes parents ne soient pas trop sur mon dos. Mais pouvait-on dire que nous sommes une famille unie ? J'en doute fort. Décidé à faire quand même quelque chose de constructif de ma journée, je m'habillais de manière assez décontractée tout en restant élégant pour faire une balade dans New York. Je marchais dans les rues sans réellement avoir de destination précise, mais j'étais juste à trois pâtés de maisons de chez moi qu'un événement soudain me pris de court. Je ne devais pas vraiment faire attention, car je ne vis pas arriver la petite tornade qui fonçait sur moi.

BAM

Le choc eut pour effet de me sortir instantanément de mes pensées. Une personne venait apparemment de me rentrer dedans. Ayant la chance d'être assez grand et bien charpenté, je n'avais pas eu mal. Ce n'était peut-être pas le cas de la jeune femme en face de moi, dont le contenu du sac à main venait de se répandre sur le trottoir. La jeune inconnue se confondait en excuses tout en ramassant fébrilement ses affaires éparpillées dans la rue. Je me baissais aussi pour l'aider de mon mieux. « Est-ce que tout va bien ? Vous ne vous êtes pas fait mal ? Je peux vous aider en quelque chose ? » Advint alors un petit moment de solitude pour moi, elle n'avait pas du tout l'air de m'écouter. Elle jeta avec empressement ses affaires dans son sac. Cette jeune femme semblait dans un état de stress intense et je me dis qu'il valait mieux ne pas insister. Elle se releva, m'adressa un signe de la main avant de courir vers la station de métro. Quant à moi, je m’apprêtais à reprendre ma route lorsque mon regard se posa sur un petit rectangle noir posé au sol. Un téléphone portable. La demoiselle n'avait pas du le voir en ramassant ses affaires car celui ci avait glissé sur quelques mètres. Je me baissais de nouveau pour récupérer l'appareil. Il n'était peut-être pas trop tard pour rattraper la jeune femme. C'est ainsi que je courus dans la station de métro à sa recherche. Evidemment, elle était déjà montée dans un train.
Je songeais tout d'abord à remettre le portable au commissariat pour le faire ficher dans les objets trouvés, mais un appel de la présidente du comité de conservation de Central Park coupa le fil de ma réflexion. Cette dame très aimable mais très tenace m'accapara pendant de longues minutes. Et je ne parvint à m'en débarrasser qu'au moment où je pus lui assurer que ma mère et moi même serions présents à son prochain gala en tant que généreux donateurs. Après ce long appel convenu propre à la haute société qui parfois m'ennuyait mortellement, le portable de la jeune femme au fond de la poche de ma veste me sortit un peu de l'esprit.
Ce n'est qu'une fois rentré chez moi que je remarquais la présence de l'objet. Tant pis pour la police, j'allais faire les choses différemment. M'installant dans le bureau de mon père pour être plus tranquille pendant que les domestiques s'affairaient dans la maison, je fouillais dans les contacts de l'inconnue. Et je trouvais rapidement ce que je cherchais, un numéro de fixe portant la mention "Domicile". C'est content de ma trouvaille que je composais ce numéro sur mon propre téléphone fixe. Après quelques sonneries, une femme décrocha, je reconnus rapidement la tornade de tout à l'heure. Je pus alors me présenter. « Bonjour. Je me présente je m'appelle Matthew Carnegie, l'homme que vous avez rencontré dans la rue tout à l'heure. Je me permet de vous appeler car j'ai retrouvé votre téléphone portable. Il y avait un numéro de fixe dans vos contacts et j'ai pensé que je pourrais vous joindre par ce biais. Je vous propose que l'on se donne rendez-vous quelque part pour que je puisse vous rendre ce qui vous appartient.  »

La jeune femme au bout du fil semblait soulagée d'apprendre la nouvelle. C'est ainsi que je donnais rendez vous à celle-ci dans une heure non loin de l'endroit où nous nous étions percutés dans l'Upper East Side. Elle accepta avec joie ma proposition et raccrocha. Il semblerait que j'allais faire ma bonne action de la journée et cette pensée me fit sourire.
Je pris le temps d’appeler ma mère pour lui faire part de l'invitation au gala de charité pour Central Park puis j'enfilais mon manteau et sortit de chez moi à nouveau pour rendre son portable à cette demoiselle en détresse.

crackle bones