Je rentrais du lycée, ouais, grand moment à noter au calendrier, j’allais au lycée tous les jours, j’avoue, Amelia m’avait bien secoué , ouvrir mon salon de tatouage, c’était vraiment un rêve, mais elle m’avait quelque peut peu remis les pendules à l’heure, il faut dire que l’histoire avec Zachary n’avait rien arrangé, je le détestais autant qu’au fond il était une personne importante, mais j’avais vraiment besoin d’être une autre personne, d’arrêter les conneries, et de prouver que j’étais capable d’être quelqu’un de bien, quelqu’un de sérieux, et si je voulais me faire une clientèle , je devais arrêter tout.
Je pris mon courrier et je me posais en regardant, facture, facture , tiens une lettre écrite à la main et je ne connaissais absolument pas l’écriture. Je l’ouvris, pour voir un chèque, un très gros chèque, mais je n’avais rien gagné, je pris la lettre qui allait avec ce chèque, et là, j’étais entrain d’halluciner. Je me frottais les yeux pour relire à nouveau, mais non je lisais bien, mon vrai père, il savait que j’étais à New York et il m’envoyait de l’argent. Non mais il avait craqué son slip, il avait attendu dix-huit ans avant de se rappeler qu’il avait eu une aventure, qu’il avait baisé ma mère et qu’il était un père, sérieusement. J’en avais rien à foutre de son argent, même si j’en avais réellement besoin, mais c’était impossible, je n’en voulais pas de son argent. Avant de jeter cette lettre, je devais relever l’adresse, pour y aller, j’allais lui rendre son chèque, je n’aimais pas qu’on me prenne pour un con, apparaitre comme ça après une longue vie difficile en orphelinat, de m’avoir laissé plonger dans un cercle vicieux, je ne pouvais pas accepter ça. J’arrivais dans ‘Upper East Side, je devais bien me repérer, je ne connaissais pas encore bien toutes les rues, mais je réussis à arriver à la bonne adresse. Je regardais cette maison, pas mal, il s’emmerdait pas le géniteur tout de même. J’aurais pu faire demi-tour et prendre l’argent mais non au final je n’en voulais pas. Je frappais sans m’arrêter sur cette porte, ouais j’avais la rage, et je ne comptais pas m’arrêter, si au moment où on allait m’ouvrir cette fichu porte ,je voulais voir son visage, je voulais voir à quoi il ressemblait, et je voulais qu’il me regarde dans les yeux, qu’il voit à quoi ressemblait sa progéniture , qu’il ose enfin assumer ce qu’il avait fait, j’étais entrain de me dire que je ne savais pas à qui je ressemblais, à lui, ou ma mère, aucune idée. Je finis par m’arrêter de frapper, j’allais me faire mal, mais personne ne venait pourtant une voiture était bien garée, donc je me remis encore à frapper.

J’attendais, mais bon sang ce temps me paraissait tellement long, de plus je me disais que c’était dommage de rendre cet argent, mais c’était de l’argent qui venait d’une personne que je ne connaissais pas, qui n’avait jamais pris le temps de prendre soin de moi, je n’allais pas le prendre comme une fleur la bouche en coeur, non, impossible sincèrement. Bon j’avais entendu l’aspirateur, donc il y avait bien quelqu’un et ce quelqu’un devait avoir les oreilles bouchées parce que je n’avais pas frappé à la porte en mode cool mais plutôt en mode sauvage. Ouais j’étais un sauvage. Je m’apprêtais à faire demi tour, quand la porte finit par s’ouvrir, et là je fus un gros bug, je reculais d’un pas, vérifiais le numéro de la maison, je ne m’étais pas trompé, comment était-ce possible, Noa, la jeune fille que j’avais rencontré à l’anniversaire de Jake, on avait bien sympathisé vraiment, c’était plus que cool, mais je ne comprenais pas ce qu’elle faisait là, et à en voir sa tête, elle devait pas trop comprendre non plus, ni savoir , mais savoir quoi d’ailleurs… “ Heu salut, est ce que cet homme habite bien ici??” Je lui montrais l’enveloppe avec le nom de mon soi-disant père , en espérant que peut-être elle pourrait m’aider “ D’ailleurs qu’est ce que tu fais ici?? Enfin, c’est toi qui fait le ménage, j’ai entendu l’aspirateur” J’étais entrain de demander à ma pote si elle faisait le ménage chez les gens sauf qu’elle était juste mineur la pauvre. Je voyais qu’elle regardait attentivement le prénom sur l’enveloppe, mais finalement je n’avais pas envie d’attendre, attendre pourquoi d’ailleurs… “ Bon Noa, tu pourrais rendre tout ça à cet homme, en lui disant bien que j’ai pas besoin de son argent , que j’ai dix-huit ans, et j’ai toujours m’en sortir jusque maintenant, merci à toi” Je commençais à m’éloigner, mais je me retournais malgré tout “ Noa, t’as pas dit un mot, qu’est ce que tu fais ici?”