J’avais été invité à un gala de charité. Ma première idée était de ne pas y aller. Je savais que ma journée allait être horrible : j’avais dû ouvrir le magasin plus tôt, à cause des soldes. De plus, il avait fallu que je finisse deux ou trois modèles, que j’installe également la nouvelle collection et que je trouve le temps de rentrer chez moi pour me changer. J’étais toujours invitée à ce genre d’évènement et plus d’une fois, j’avais faillis refuser. Bref, la journée avait été mouvementée. J’avais eu un nombre de clients incalculables mais j’avais fait mon chiffre d’affaire, c’est ce qui importait. Après avoir fermé la boutique, je hélais un taxi pour qu’il me ramène chez moi. Je montais jusqu’à mon appartement et me fit couler un bain chaud, histoire de décompresser. Je restais une petite demi-heure dans ce dernier, avant de me savonner et de me rincer. Je savais déjà quelle robe j’allais mettre, s’était déjà ça. Une fois que j’eus finis, je pris le temps de me sécher les cheveux, de me les boucler et de me maquiller, puis j’allais chercher ma robe. Une robe rouge, fendue sur le côté. S’était une robe de chez Valentino. J’aurais, effectivement, pu mettre une de mes robes mais j’avais envie de changer. J’optais ensuite pour une paire d’escarpin. J’aurais certainement mal aux pieds toute la soirée, mais qu’importe. Il faut souffrir pour être belle, comme on dit !  Je pris un sac et une veste qui allait avec l’ensemble.

Après avoir appelé mon chauffeur pour qu’il m’emmène en limousine jusqu’à Metropolitan, je descendis du véhicule et me dirigea vers l’entrée. Je montrai mon invitation et déposa ma vestes au vestiaire. J’entrais dans la salle et salua deux ou trois personnes que je connaissais relativement bien. Je parla quelques minutes avec l’une d’entre elle, des derniers potins. Je me retournais, ensuite pour parler à quelqu’un d’autre qui venait de me saluer et c’est à ce moment-là que je posai mon regard sur lui. Je ne me souvenais plus de son prénom mais on avait travaillé ensemble sur le projet d’un film. Je lui fis un petit sourire, avant de reprendre ma conversation. Celle-ci terminée, je regardais de nouveau l’homme, dont le prénom ne me revenait pas. Je me décidais alors à aller vers lui. Arrivée à sa hauteur, je lui lançais :

« Salut ! » Je lui souris. Je vis son verre et pour le taquiner, je dis simplement : « C’est pas bien de commencer la soirée comme ça. »

Je lui souris de nouveau, avant de commander une Vodka Pomme. J’avais passé l’âge de boire jusqu’à ne plus me souvenir de rien. Néanmoins, je n’avais pas perdu l’habitude de boire, en soirée.

Ce n’est pas que je n’aimais pas les galas de charité. Au contraire, j’adorais porter une jolie robe le temps d’une soirée. C’est juste que j’étais fatiguée et pas franchement apte à danser. Bref, néanmoins pour garder ma réputation, j’y étais allé. Je finirais certainement par rentrer au bout de deux, voir trois heures. Au moins, je me serais montrer et le gratin New-Yorkais ne m’en voudrait pas. A peine étais-je rentrer dans l’enceinte du bâtiment que je saluais des tas de gens que je connaissais plus ou moins bien. Je m’étais dirigé vers le bar après avoir cet homme, avec qui j’avais travaillé pour un film. Impossible de remettre un nom sur sa tête. Tant pis, ça me reviendrait. Ou pas. Je commandais donc une boisson à mon tour. Ce n’est pas parce que nous étions à un gala de charité que j’allais me contenter de jus de fruit ou de coca. Ce n’était tellement pas mon genre. Je rigole à la réflexion du jeune homme, avant de remercier le serveur. Je souris ensuite à Roddy avant de taper mon verre dans le sien. Je bois une gorgée. Adolescente, j’aurais bu mon verre d’une traite. Enfin quoi que du haut de mes vingt-deux ans, je n’étais pas non plus vieille à ce point-là. Je pourrais encore le faire. Mais bon, je n’avais pas envie de me taper l’affiche devant tout New-York. Surtout qu’avec la chance que j’avais Gossip Girl devait être dans le coin. Je me moquais pas mal de ces articles à la con, mais je ne désirais pas franchement m’y retrouver. Je posais ensuite mon verre sur le bar et de lança :

« T’as dis que sans alcool t’allais trouver la soirée longue… T’étais pas non plus obligé de venir, tu sais ? » Je lui souris. L’avantage, c’est que lors de cette soirée, j’avais l’occasion de le revoir. Ca faisait plaisir. J’ajoutais ensuite : « Au fait, tu vas sûrement me prendre pour je ne sais trop quel genre de fille, mais tu peux me rappeler ton prénom, s’il te plaît ? »

Je n’aimais pas ne pas retrouver le prénom de quelqu’un. J’avais une mine gênée, ne sachant pas trop comment il allait réagir. Après tout, on avait travaillé ensemble mais bon… Ce n’était pas comme si on s’était échangé nos numéros de téléphones et tout ce qui pouvait s’en suivre. Je bus une deuxième gorgée de ma Vodka, avant de finir complètement mon verre. J’attendais la réponse de mon interlocuteur, en espérant qu’il ne le prenne pas trop mal. Je me retournais pour voir les gens qui rentraient au fur et à mesure de l’avancée de la soirée. J’en connaissais certains mais je n’avais pas envie de me déplacer pour les saluer. Tant pis, ils n’allaient pas m’en vouloir. Puis, il y avait tellement de monde que s’était presque impossible de saluer toutes les têtes connus. Je reposais alors mon regard sur le jeune homme en attendant sa réponse.